Dans l’ondoiement léger d’une calme rivière,
Je regardais nager un poisson ventre à l’air.
Il allait calmement d’une humeur peu guerrière,
Tout en faisant briller ses caudales cimeterres.
Il nous faut éviter à tout prix l’hameçon,
Nous qui sommes des perches et non pas du poisson.
C’est aux pêcheurs, pardi, qu’il faut entendre raison !
Bullaient menus fretins et carpes à l’unisson.
Tenez, regardez donc au loin, le voilà l’ennemi,
Mettant dans l’onde pure mouches et chènevis.
Savez-vous ce qu’il en coûte, bande de malappris,
De s’attaquer ainsi lâchement aux petits ?
Prenez donc une ligne ! murmure le brochet,
Amenez-la lentement vers l’omble chevalier.
Allons, doucement le ver, cesse de te tortiller,
Savourons la déroute du pêcheur emmêlé !
Mais voici que s’avance, le regard langoureux,
Ma doué, une truite frétillant de la queue.
Elle ondule des nageoires, faisant des entredeux,
Menaçant l’harmonie des combattants si preux.
Car bientôt dans les rangs, branle bas de combat.
C’est à qui sans vergogne vers la belle s’avança.
Sans prendre garde, bien sûr, à la ligne, à l’appât,
C’est ainsi que dans la poêle le poisson termina.
BON DIMANCHE LES COPAINS !
Poème de Fille Stule – 2018 –